Entre le marteau et l'enclume

La vie n’était pas forcément facile dans la Syrie d’avant la guerre civile - de 2011 - celle-ci n’a pas éclaté par hasard ! Mais il était un fait sur lequel chacun s’accorde à quelques détails prêts : les communautés ethniques ou religieuses vivaient en bonne entente.

Personne ne demandait à son voisin quelle était sa religion. Personne ne demandait à une femme pourquoi elle était voilée et pourquoi elle ne l’était pas. Chrétiens et musulmans célébraient ensemble les différentes fêtes qui jalonnent leurs calendriers liturgiques respectifs.

Mais la guerre civile est venue bouleverser ce fragile équilibre.
En décembre 2018, j’ai sillonné cette Syrie meurtrie par 9 ans de conflit - et pu constater comme les choses n’étaient pas simples pour les Chrétiens, souvent associés (et souvent malgré eux) au pouvoir de Bachar al Assad.

L’internationalisation du conflit et l’émergence de groupes islamistes radicaux ont fragilisé d’avantage les positions des chrétiens dont l’immense majorité se voulaient surtout neutres dans le conflit.

Aujourd’hui, comme beaucoup de Syriens pris entre les tirs croisés des différents groupes armés, les chrétiens se sentent entre le marteau et l’enclume. Surveillés par le régime, ils espèrent également être des artisans de la paix que doit retrouver la Syrie.

Peu d’entre eux cependant sont parvenus à traverser cette guerre indemne. S’ils représentaient environ 10% de la population civile avant guerre, ce pourcentage est estimé à 2 aujourd’hui. Beaucoup de jeunes ont fui pour éviter d’être enrôlés dans l’armée et, chaque semaine, de nouvelles familles continuent de quitter le pays pour quantités de raisons (sécuritaires, économiques…).